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Moustique commun (culex) : quel est ce moustique ?

Aujourd’hui, il existe plus de 3500 espèces de moustiques répertoriées dans le monde, réparties en 111 genres différents. Il existe de très nombreuses différences entre elles, notamment dans leur comportement : par exemple, une grande partie des espèces de moustiques ne pique pas. Ce n’est cependant pas le cas pour l’espèce la plus commune de moustiques en France et en Europe. Il s’agit du « Culex pipiens », aussi appelé maringouin domestique, ou simplement moustique commun. On vous dit ici tout ce que vous devez savoir sur cette espèce de moustique.

Comment reconnaître le moustique commun ?

Les moustiques appartenant à l’espèce Culex pipiens possèdent des caractéristiques physiques permettant de les reconnaître. Leur corps filiforme mesure entre, avec des pattes longues et fines. Leur abdomen est brun et disposé sous forme d’anneaux. C’est au sommet de l’abdomen et juste avant le thorax que sont attachées les ailes, qui sont un peu plus longues que l’abdomen, et assez distinctement pourvues d’écailles. Il est possible de faire la distinction entre les mâles et les femelles par la forme de leurs antennes : si elles sont munies de plumes, il s’agit d’un mâle, et si elles ne le sont pas et sont particulièrement fines, il s’agit d’une femelle. Cette dernière se caractérise aussi par sa trompe rigide qui lui permet de piquer et d’aspirer le sang de différentes espèces animales pour se nourrir. On remarque d’ailleurs que son corps change de forme lorsqu’elle s’est nourrie : son abdomen devient enflé et rouge car il sert de réservoir au sang aspiré.

Chose intéressante à noter, il existe une espèce différente de moustiques très commune qui ne présente pas de différences morphologiques avec le Culex pipiens. Il s’agit du « Culex pipiens t. molestus », aussi appelé moustique du métro de Londres. Les différences entre ces deux espèces sont cependant nombreuses, notamment en termes de cycle de vie et de résistance au froid. La piqûre des Culex pipiens t. molestus est aussi nettement plus vorace que celle des moustiques communs.

Quels sont les habitats privilégiés du moustique commun ?

Si les préférences en termes d’habitat diffèrent d’une sous-espèce de moustique commun à une autre, il y a toutefois une généralité : elles privilégient les zones humides et relativement chaudes, notamment à proximité des étangs, marécages et mares, ainsi que des fossés intra-forestiers où il y a beaucoup de feuilles mortes. Dans les milieux urbains, elles prolifèrent près des flaques d’eau de pluie, et des bassins d’eau comme les piscines mal entretenues. Pour trouver la cause de cette préférence, il faut s’intéresser au cycle reproductif de cette espèce.

D’abord, les mâles se regroupent en essaims dans des clairières, ou autres lieux propices qui attirent les femelles, et y recherchent ces dernières. Ils sont capables de reconnaître les vibrations produites par leurs battements d’ailes à l’aide des poils qu’ils ont sur leurs antennes. Dès qu’ils en repèrent une, ils se dirigent vers elle et tentent de la capturer en plein vol, parfois même à plusieurs. Le mâle l’ayant capturée la féconde sur le champ, et s’en sépare. La femelle recherche ensuite un hôte pour se nourrir, afin de permettre aux œufs de se développer. Après cela, elle se dirige vers une eau stagnante pour les pondre en surface. Le développement des larves, dont le nombre est compris entre 20 et 200 en une seule ponte, doit se faire dans cette eau durant 6 semaines environ. Elles sont principalement menacées par les amphibiens et poissons, qui s’en nourrissent. Elles se nourrissent quant à elles d’algues, planctons et pollens flottant à la surface de l’eau. Si elles survivent à ces 6 semaines, elles entrent dans leur âge adulte, sortent de leur enveloppe, attendent le durcissement de leurs ailes à la surface de l’eau, et prennent enfin leur envol.

Que faut-il savoir sur la piqûre du moustique commun ?

Si les moustiques sont considérés comme des nuisibles, voire des menaces pour la santé publique, c’est à cause de leurs piqûres qui causent des irritations et démangeaisons, et qui transmettent plus d’une centaine de maladies parmi 50 millions de personnes chaque année dans différentes populations du monde (chiffres avancés par l’Institut Pasteur). Ce sont les femelles qui sont responsables de ces piqûres, et par extension de la transmission des maladies et virus, car elles piquent différentes espèces animales pour se nourrir et permettre le développement de leurs œufs.

Cependant, il faut noter que parmi les milliers d’espèces de moustiques, il n’y en a que cent qui piquent les êtres humains, et parmi ces dernières, seules deux sont particulièrement capables de véhiculer des arbovirus. Il s’agit des Aedes albopictus (plus connu sous le nom de moustique tigre) et Aedes aegypti. Ces deux espèces sont dangereuses du fait de leur capacité à transmettre des maladies graves comme le zika, la fièvre jaune, ou le chikungunya.

Si les Culex pipiens ne transmettent pas de virus dangereux chez les êtres humains, ils sont particulièrement ravageurs contre les oiseaux, leurs hôtes privilégiés. Ils sont notamment responsables de la transmission du virus Usutu, qui touche différentes espèces de passereaux, en particulier le merle noir, ainsi que des rapaces, notamment les chouettes. Ce virus tue chaque année des milliers d’oiseaux en Europe lors des pics d’épizootie. La pathogénicité du virus Usutu n’a pas encore bien été étudiée chez les humains, bien qu’elle soit avérée chez ceux victimes de déficience immunitaire.

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