
Le moustique est un insecte vecteur de maladies transmissibles à l’homme. Aussi petit soit-il, le moustique est considéré comme étant un des animaux les plus dangereux par le nombre de décès qu’il cause chaque année à travers le monde. Nous faisons le point sur les différentes maladies et comment s’en prémunir.
Les maladies transmissibles par une piqure de moustique :
Sommaire
La dengue
La dengue est transmise par des moustiques du genre Aedes aegypti présents dans les régions tropicales et subtropicales.

Symptomes
Le temps d’incubation est de 4 à 7 jours. Les symptômes peuvent persister pendant 2 à 7 jours. Il s’agit d’une forte fièvre, de céphalées intenses, de douleur musculaire et articulaire, de nausée et vomissement, d’éruptions cutanées.
Complications
Des complications peuvent survenir, particulièrement chez les personnes fragiles, que l’on appelle la dengue sévère ou hémorragique. Les personnes souffrent alors de fortes douleurs abdominales accompagnées de vomissements avec une présence de sang, de saignement des gencives, d’une respiration rapide, d’une forte fatigue ou d’une agitation.
Traitement
Aucun médicament spécifique n’existe pour soigner la dengue. Le traitement consiste à soigner les symptômes.
Le paludisme
Le paludisme, ou malaria, est causé par un parasite de la famille des plasmodiums qui est transmis par un moustique du genre Anophèle. Plus de 90 % des cas de paludisme sont recensés en Afrique, mais cette maladie apparait un peu partout dans le monde dans les zones marécageuses d’Asie du sud-est et d’Amérique du sud.
Symptomes
Les premiers symptômes apparaissent 10 à 15 jours après la piqure. Dans sa forme bénigne, les symptômes sont ceux d’un état grippal (fièvre, frisson, maux de tête, courbatures…). Selon le parasite et si la maladie n’est pas traitée au plus vite, de graves complications touchant les organes vitaux peuvent survenir (troubles neurologiques, œdème pulmonaire, insuffisance rénale ou hépatiques…). Une rechute est également possible plusieurs semaines ou plusieurs mois après.
Traitement
Le traitement consiste à prescrire des médicaments antiparasitaires le plus précocement possible.
La filariose lymphatique
Très peu connue des pays occidentaux, la filariose lymphatique ou « éléphantiasis » est une maladie qui est transmise par plusieurs genres de moustiques, dont Culex, Aedes et Anophèle qui sévissent surtout dans les régions tropicales d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du sud.
Lors d’une piqure, le moustique transmet dans l’organisme humain des larves de vers filaires qui se logent et grandissent dans les vaisseaux lymphatiques. Dans la majorité des cas, la maladie ne se déclare que plusieurs années après la piqure. Les vers peuvent vivre jusqu’à 6 à 8 ans produisant des millions de larves. Les premiers signes se manifestent par des lymphangites, des œdèmes sur les membres et des surinfections. En l’absence de soins, la maladie devient chronique, entraînant un gonflement et un épaississement des tissus au niveau des membres qui s’en trouvent déformés.
Traitement
La filariose lymphatique se traite avec plusieurs médicaments antiparasitaires et parfois des antibiotiques. La guérison totale peut être longue.
La fièvre jaune
La fièvre jaune est une maladie virale causée par la piqure d’un moustique Aedes présent en Afrique, ou d’un moustique Haemagogus présent en Amérique du sud et Amérique centrale. Le virus entraîne, après une période d’incubation de 3 à 6 jours, des symptômes grippaux ainsi que des nausées, des vomissements et une perte d’appétit. Si dans la plupart des cas, les symptômes disparaissent d’eux-mêmes entre 3 et 4 jours, une forme sévère peut survenir. Apparaît alors un ictère (jaunisse), une forte fièvre, des douleurs abdominales accompagnées de vomissements avec une présence de sang, des dysfonctionnements rénaux et ou hépatiques, des saignements nasaux, oculaires ou buccaux.
Il n’existe pas de traitement spécifique contre la fièvre jaune, il convient seulement de traiter les symptômes. Toutefois, il existe un vaccin préventif qui est d’ailleurs obligatoire pour se rendre dans certains pays comme la Guyane et certains pays d’Afrique (Angola, Côte-d’Ivoire, Mali, Togo…).
Le chikungunya
Le chikungunya est une maladie virale transmise par des piqures de moustiques du genre Aedes, notamment Aedes albopictus appelé moustique tigre, qui sont présents en Afrique subsaharienne, dans le sous-continent indien et en Asie du sud-est. Après une incubation de 2 à 10 jours, les symptômes apparaissent par une soudaine fièvre élevée, un abattement, une éruption cutanée, et d’intenses douleurs musculaires et articulaires souvent handicapantes au niveau des poignets, des chevilles et des phalanges.
Bien que la plupart des symptômes disparaissent au bout de quelques jours, les douleurs articulaires peuvent persister pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Le traitement reste symptomatique.
L’encéphalite japonaise
L’encéphalite japonaise est causée par la piqure d’un moustique du genre Culex que l’on trouve en Asie du sud-est et dans le Pacifique occidental. Ce moustique vit dans les régions rurales et périurbaines, notamment dans les rizières et les marécages. Les symptômes sont généralement bénins (petite fièvre, maux de tête) et passent inaperçus. Mais dans 1 cas sur 250, la maladie peut s’avérer très sévère. De graves symptômes apparaissent subitement : forte fièvre, maux de tête intenses, raideur de la nuque, convulsions, désorientation, paralysie, coma et dans 30 % des ces cas le décès de la personne. Les personnes qui survivent peuvent garder de graves séquelles neurologiques.
Traitement
Le traitement vise seulement à soulager les symptômes et stabiliser l’état de la personne infectée. Néanmoins, plusieurs vaccins préventifs existent et sont fortement recommandés aux personnes séjournant dans ces régions endémiques.
Le zika
Le virus du zika est transmis à l’homme par les moustiques Aedes, notamment aegypti et albopictus qui sévissent en Amérique du sud, aux Antilles, en Afrique subsaharienne, en Asie du sud-est et dans le Pacifique. Dans la majorité des cas, cette infection provoque très peu de symptômes qui guérissent d’eux-mêmes entre 2 à 7 jours. Les premiers signes d’infection se manifestent, dans les 3 à 12 jours, par un état grippal, des éruptions cutanées, une conjonctivite, un œdème au niveau des mains et ou des pieds.
Des complications neurologiques sont possibles, dont le syndrome de Guillain-Barré ainsi que des déformations congénitales chez les nouveau-nés. Le traitement du zika est également symptomatique.
Le virus de west nile ou du Nil occidental
Ce virus est causé par les moustiques du genre culex qui sont présents aux États-Unis, au Canada, en Afrique, au Moyen Orient, en Europe, notamment en France dans le bassin méditerranéen, et en Asie occidentale. Dans 80 % des cas les personnes infectées ne ressentent aucun symptôme ou seulement un simple état grippal qui apparaît entre 3 à 15 jours après la piqure. Mais certaines personnes fragiles sont atteintes de la forme sévère du virus qui se traduit par des pathologies neurologiques, telles que des méningo-encéphaliques, des méningites aseptiques et des paralysies flasques aiguës. Comme la plupart des infections virales liées à une piqure de moustique, le traitement vise à soulager les symptômes. Les personnes atteintes de complications méningées doivent être hospitalisées en soins intensifs.
Comment se déroule une contamination ?
Les moustiques se nourrissent du nectar des fleurs et des fruits. Seuls les femelles fécondées s’alimentent de sang pour nourrir leurs œufs. En effet, dans le sang se trouve certaines protéines indispensables à la croissance des œufs de moustiques.
Lors d’une piqure, la femelle moustique insère ses stylets dans la peau jusqu’à une veinule. Elle injecte via un canal, de la salive pour empêcher le sang de coaguler, et aspire le sang, via un autre canal. C’est par la salive que la femelle moustique transmet à son hôte les virus ou les parasites.
Les femelles moustiques ne piquent pas seulement les humains. Elles se nourrissent avant tout du sang d’oiseaux et de petits mammifères (singes, rongeurs…) qui sont souvent eux-mêmes porteurs de maladies.
Comment limiter les risques de piqures ?
Il existe plusieurs moyens de se prémunir des piqures de moustiques.
Au niveau collectif, la prévention consiste à éliminer les nids de larves autour des habitations, que l’on trouve dans les eaux stagnantes : dessous de pots de fleurs, gouttières, déchets, mare de jardin…
Les particuliers peuvent également alerter les autorités compétentes s’ils ont observé une colonie de moustiques, ou la présence de moustiques tigres (Aedes albopictus) ou tout autre genre de moustique, inhabituel dans la région, susceptible d’être vecteur de maladie.
Au niveau individuel, notamment dans des zones à risques, il convient d’utiliser des répulsifs, de porter des vêtements couvrant les bras et les jambes, des chaussures fermées, d’installer des moustiquaires imprégnées de répulsif, d’éviter les activités extérieures aux heures où les moustiques sont le plus actifs… Des produits d’appoints (diffuseur ou raquette électrique, répulsif en spray, spirales fumigènes…) peuvent également éloigner les moustiques des habitations.
Enfin, les vaccins contre certaines infections ou un traitement préventif antipaludéen sont fortement recommandés par l’institut Pasteur et l’OMS (organisation mondiale de la santé) pour les personnes devant séjourner dans des régions endémiques.
