
Le paludisme, autrement nommé malaria, est une maladie grave, voire potentiellement mortelle. Cette infection provient de la piqûre de certains moustiques anophèles porteurs et existe dans une centaine de pays. Une fois le parasite contracté, celui-ci s’installe dans le foie puis, arrivé à maturation, il s’attaque au sang en infectant les globules rouges qui alors éclatent. Essentiellement vivace dans les zones tropicales d’Afrique et d’Asie, cette maladie infectieuse tend à sévir, dans une moindre mesure, dans d’autres parties de la planète, dont l’Europe. Les mesures de prévention restent grandement insuffisantes et ne permettent pas d’éradiquer le paludisme. Cependant, dans la plupart des cas où la maladie est diagnostiquée assez tôt, des soins curatifs efficaces permettent d’en guérir.
Sommaire
Quid du paludisme
La malaria conduisant parfois à la mort, il apparaît essentiel de mieux la connaître. Des données comme la manière de la contracter ou les zones particulièrement endémiques sont autant d’informations qui peuvent permettre de rester vigilant. Il existe plusieurs types de paludisme dus à des parasites différents et dont la gravité diffère.
1) Comment contracte-t-on le paludisme ?
Le paludisme est une maladie infectieuse qui est transmise à l’homme via la piqûre d’un moustique de type anophèle. Essentiellement présent dans les régions tropicales, ce moustique est porteur d’un parasite du genre Plasmodium responsable de la malaria. C’est par la piqûre du moustique femelle, principalement durant la nuit, que se transmet le paludisme.

2) La malaria est-elle contagieuse ?
Le paludisme n’est pas contagieux à proprement parler. C’est via la piqûre du moustique anophèle, ayant précédemment piqué un homme contaminé, que la maladie se transmet d’un individu à l’autre. C’est pourquoi on parle de moustique « vecteur » de la malaria.
Il existe un seul cas de transmission humaine directe: lorsqu’une femme enceinte contracte la maladie et la transmet à son enfant à naître.
3) Les zones à risque :
La malaria est particulièrement présente en Afrique subsaharienne et en Inde où 80% des cas de paludisme ont été recensés. D’autres zones tropicales connaissent également massivement ce fléau : l’Amérique Centrale, l’Amérique du Sud, ainsi que de nombreux pays d’Asie. De manière générale, les zones tropicales défavorisées de la planète sont particulièrement endémiques. La République Démocratique du Congo est un des États les plus touchés.
Des cas de paludisme « d’importation » sont également répertoriés. Les personnes touchées ont contracté la maladie dans une des zones précédemment citées avant de rentrer en Europe.
4) Les principales victimes du paludisme :
Certaines personnes ont plus de risques de contracter le paludisme que d’autres :
- les personnes vivant dans des zones endémiques où les expositions à la maladie sont récurrentes. Certaines personnes développent toutefois une quasi-immunité à la malaria qui disparaîtra s’ils quittent la zone en cause trop longtemps.
- les enfants de moins de 5 ans
- les femmes enceintes
- les personnes faisant l’objet de transfusions sanguines (assez rarement) à cause de la présence de globules rouges infectés
- les voyageurs, militaires ou missionnaires, dont les déplacements dans les zones endémiques les ont exposés à la maladie.
- les personnes atteintes du virus HIV
5) Les différents types de paludisme :
La malaria comprend non moins de 4 espèces du parasite Plasmodium, auxquelles correspondent différentes formes et degrés de gravité de la maladie.
Les deux espèces les plus répandues sont :
- le Plasmodium Falciparum, espèce dominante en Afrique et présente dans les zones tropicales d’Amérique du Sud et d’Asie : est la plus grave et est responsable des décès dus au paludisme.
- le Plasmodium Vivax : plus étendu, car on le trouve dans les mêmes régions que le Plasmodium Falciparum ainsi que dans des zones au climat plus tempéré.
Il existe également :
- le Plasmodium Malariae : pas mortel, mais peut provoquer des rechutes jusqu’à 20 ans après la primo-infection.
- le Plasmodium Ovale : il ne constitue pas non plus une cause de mortalité, mais peut causer des rechutes pendant 4 à 5 ans. Il est essentiellement présent en Afrique de l’Ouest.
Les symptômes du paludisme
Les symptômes du paludisme sont très divers et non spécifiques à cette maladie.
1) Les premiers symptômes :
- De 8 à 30 jours après la contamination : fièvre; maux de tête; courbatures; toux; diarrhées et vomissements; la peau devient chaude et sèche.
- Par la suite, on peut observer des cycles correspondant à « l’accès palustre » où la température du corps chute puis remonte en fièvre avec des sueurs abondantes; des tremblements; une grande fatigue et une faiblesse.
Ces cycles diffèrent selon le parasite en cause, mais correspondent aux moments où les parasites se multiplient dans le corps et où les globules rouges éclatent.
2) Des symptômes propres aux différents types de paludisme :
Les infections au Plasmodium Vivax et au Plasmodium Ovale ne sont pas les plus graves. Cependant, elles présentent des formes hépatiques dites « dormantes » qui peuvent provoquer des rechutes de quelques semaines à quelques mois après la primo-infection, même si le sujet n’est plus dans une zone endémique.
Une contamination au Plasmodium Falciparum est, au contraire, très dangereuse. Sans traitement dans les 24 heures suivant l’infection, la maladie peut très vite évoluer vers une forme sévère touchant un organe vital et provoquant la mort.
3) Les complications possibles :
Le paludisme est considéré comme grave lorsqu’un organe vital est touché. Cela peut parfois se produire directement avec le parasite Falsiparum, mais dans la majeure partie des cas, c’est suite à un retard de soins. Les complications peuvent être très diverses :
- récurrence des épisodes d’accès palustre
- atteinte cérébrale
- détresse respiratoire
- anémie sévère
- graves hypoglycémies pouvant entraîner un coma
- convulsions
- insuffisances des organes (reins, foie…)
- mort
Le diagnostic du paludisme
Le paludisme tarde parfois à être diagnostiqué en raison de l’absence de symptômes spécifiques et de l’apparition parfois tardive des premiers signes cliniques.
1) Les éléments précurseurs :
Pour diagnostiquer le paludisme, il faut, bien entendu, prendre en compte les problèmes de santé que présente le patient, mais aussi les données factuelles entourant l’apparition des premiers symptômes comme par exemple, les séjours à l’étranger (en zones hautement endémiques) ayant été effectués dans les mois passés.
2) Les techniques de diagnostic :
Le diagnostic débute par un interrogatoire de la personne malade pour connaître ses symptômes et ses voyages passés dans les mois précédents. Si le patient a récemment séjourné dans une zone où le paludisme est présent, s’en suit un test diagnostic spécifique, qui doit être effectué au plus vite. Ce test consiste à analyser une goutte de sang du malade pour voir si un parasite Plasmodium y est présent.
Il existe également des tests rapides, sous forme de bandelettes réactives qui détectent les antigènes spécifiques présents dans le sang. Elles sont utilisées dans les zones où le paludisme sévit particulièrement.
3) Immunités et impossibilité de diagnostic :
Certaines personnes sont naturellement immunisées contre le paludisme grâce à de nombreuses années d’infections chroniques en zones hautement endémiques. En réalité, cette immunité acquise est un paludisme asymptomatique : les personnes concernées ne font l’objet d’aucun symptôme. Elles perdront souvent cette « immunité » si elles passent une longue période loin des zones de paludisme.
Comment prévenir une infection à la malaria ?
Bien qu’aucun vaccin n’ait encore été trouvé, il existe quelques moyens de prévention du paludisme.
1) Les techniques de prévention de base :
Prévenir les piqûres de moustiques est ici le maître mot. Voici quelques mesures à prendre :
- dormir sous une moustiquaire
- pulvériser du produit insecticide sur les murs des maisons, sur les moustiquaires, sur ses vêtements et, surtout, sur sa peau. Les meilleurs répulsifs anti moustiques à utiliser sont ceux à base de DEET 20% à 35% ou de Picaridin 20%.
- se couvrir le corps au maximum : pantalons, manches longues, etc.
- ne pas sortir en extérieur durant la nuit
2) La recherche d’un vaccin contre le paludisme
Aucun vaccin n’existe pour le moment. La difficulté que relèvent les chercheurs tient à ce que les parasites Plasmodium sont en constante évolution. Des organismes continuent toutefois à œuvrer dans ce but et plusieurs vaccins potentiels sont actuellement à l’étude à l’Institut Pasteur.
3) La prévention médicamenteuse :
Certains médicaments antipaludéens peuvent être prescrits par un médecin et doivent être pris avant, pendant et après un séjour dans une zone particulièrement touchée par la malaria. Ces médicaments n’assurent cependant pas une totale immunité face au paludisme.
Les soins antipaludiques
Pris à temps, le paludisme se soigne et on peut en guérir. Certains médicaments permettent actuellement de le traiter efficacement et d’enrayer le risque de complications et de rechutes.
1) Les traitements médicaux :
Il existe aujourd’hui plusieurs types de médicaments antipaludéens:
- Le CTA : seul traitement médical du paludisme recommandé par l’OMS (l’Organisation mondiale de la Santé). Il s’agit d’une thérapie combinée à base d’Artémisinine. Il est utilisé pour soigner le paludisme Plasmodium Vivax (en cas de zones de résistance aux médicaments classiques); le paludisme sévère (après utilisation d’injections d’Artésumate pendant 24 heures); et le paludisme Plasmodium Falciparum (5 variantes de CTA existent selon les souches locales de ce type de paludisme).
- La Chloroquine : est utilisée comme traitement de base du Plasmodium Vivax, dans les zones endémiques où aucune résistance ne s’est encore développée.
2) L’existence de faux traitements :
De faux remèdes, soi-disant antipaludiques, sont parfois recommandés sur internet, par les médias ou des associations et présentent un réel danger en ce qu’ils sont inefficaces et retardent la prise en charge de la maladie. Il s’agit :
- de phytothérapie à base de la plante artemisia annua séchée
- de gélules et de tisanes à base de plante artemisia
- de compléments alimentaires à base d’artemisinine
Ces pseudo traitements préventifs sont interdits par la Mondiale Santé OMS depuis 2012.
3) La résistance croissante des parasites du paludisme aux médicaments :
D’évolution rapide, les différents parasites responsables de la malaria tendent à développer une résistance aux médicaments. Seule la CTA continue à traiter efficacement les différentes espèces de Plasmodium.
L’évolution du paludisme dans le monde
Alors que le nombre de décès dus au paludisme recule, la maladie tend à toucher de nouvelles parties du monde.
1) La décroissance des décès dus à la malaria en Afrique :
Dans le monde entier, et particulièrement en Afrique subsaharienne où 90% des cas de paludisme ont été recensés, la maladie est encore très présente. Cependant, grâce aux traitements médicaux, le taux de mortalité dû à la malaria a décru depuis les années 2000.
2) Le recul de la maladie en Europe :
Alors que le paludisme était présent en Europe jusqu’au XIXe siècle, la maladie a aujourd’hui complètement disparue, hormis les cas dits « d’importation ».
3) La croissance de la malaria dite « d’importation » :
Les cas de paludisme que l’on trouve en Europe à l’heure actuelle sont des cas où la maladie a été contractée à l’étranger, et notamment dans les pays pauvres d’Afrique, puis « ramenée » par les touristes, missionnaires ou autres militaires lors de leur retour de voyage.
4) Les facteurs locaux de diminution des cas de paludisme :
La diminution du paludisme partout dans le monde et sa disparition totale en Europe (hors cas d’importations) sont, bien sûr, dues aux traitements médicamenteux mais aussi, à l’assèchement local des marais où les moustiques anophèles proliféraient jusqu’alors. C’est à cause de cela que la malaria s’appelait auparavant communément « la fièvre des marais ».
Bibliographie :
- fr.wikipedia.org
- www.pasteur.fr
- passeportsante.net
- sante-sur-le-net.com
- solidarites-sante.gouv.fr
