Virus du Nil occidental : informations, symptômes et traitement

virus du nil

En Europe, l’année 2012 a été marquée par le retour du virus du Nil occidental. On a ainsi constaté une augmentation des cas humains de la maladie et une expansion géographique du virus. Apparu pour la première fois en Ouganda en 1937, puis dans plusieurs régions du monde, dont le Moyen-Orient, l’Inde et l’Europe, le virus du Nil occidental s’est alors attaqué à l’homme et au cheval. À partir des années 90, une mutation s’opère, et plus régulièrement des cas de VNO sont signalés en Europe. On a compté près de 500 cas en Roumanie en 1996. Les États-Unis ont été en 2003, un foyer endémique du virus occidental. Dans le monde, ses principales victimes se recrutent au sein de la population des voyageurs en zone endémique, parmi les personnes âgées de 50 ans ou plus, parmi les immunodéprimés, principalement ceux ayant fait l’objet d’une transplantation. Le degré de gravité varie cependant d’un groupe à un autre. Sachant qu’aucun traitement antiviral n’existe pour l’homme pour préserver sa santé, d’autres mesures préventives générales seraient le meilleur moyen d’éviter la maladie.

Présentation

Le VNO est un arbovirus de la famille des Flaviviridae. Les « arthropod borne virus » ou arbovirus regroupent principalement les arthropodes hématophages : tiques, moustiques et phlébotomes. Il s’agit des virus ARN issus respectivement des familles de Bunyaviridae, Flaviviridae et Togaviridae. Le VNO lui, dans sa famille, appartient au genre Flavivirus. Une description du virus fait état de l’existence de 5 lignées génétiques différentes dont la lignée du West Nile virus, aux origines géographiques distinctes. Cette lignée 1 est principalement responsable de l’épidémie d’encéphalite humaine et équine. Contrairement à la lignée des West Nile Virus, la lignée 2 n’est responsable d’une maladie neurologique. Elle est présente principalement en Afrique Subsaharienne et à Madagascar. Cependant, un virus de cette lignée a causé la mortalité des rapaces et une encéphalite bénigne humaine et équine en Hongrie. Jusqu’à présent, les lignées 3, 4 et 5 n’ont pas de signification épidémiologique précise.

Transmission

Bien que ce soit le moustique qui soit principalement à l’origine du VNO, il est nécessaire de préciser que les oiseaux en constituent le principal réservoir. Les oiseaux sauvages, domestiques et principalement migrateurs sont des amplificateurs de la maladie. En effet, ces oiseaux sont pour la plupart porteurs du virus, même si généralement ils ne développent pas la maladie, exception faite des espèces sensibles comme les rapaces, corbeaux, corvidés, corneille, etc. Chez ces espèces, on a parfois signalé des troubles généraux et neurologiques de la maladie, tout comme on a enregistré un taux de mortalité important. Ainsi, le VNO se maintient et s’amplifie à chaque cycle de circulation du virus d’oiseau à oiseau, en raison de piqure moustique infecté. Mais le maintien et la transmission du virus varient d’une espèce à une autre.

Les moustiques ornithophiles de la famille Culicidae et du genre culex en demeurent cependant les principaux vecteurs. Le mode de transmission du VNO au sein des moustiques est vertical, c’est-à-dire qu’elle se fait du moustique adulte à l’œuf. Les principaux moustiques genre culex responsables du VNO sont les C. restuans, C. quinquefasciatus, C. salinarius, C. pipiens et C. tarsalis que l’on retrouve en Amérique du Nord, le C. univittatus présent en Afrique et au Moyen-Orient, C. vishnui en Asie et en Europe, les C. pipiens, C. modestus et Coquillettidia richiardii. D’autres moustiques comme le Culex nigripalpus, Aedes albopictus (communément appelé moustique-tigre), Aedes japonicus, Aedes vexans et Ochlerotatus triseriatus sont autant de moustiques porteurs du virus. Les tiques aussi ne sont pas en reste dans la transmission du virus West Nile. 

Au final, on retiendra que le virus occidental VNO est transmis par les moustiques à l’homme ou au cheval. Ceux-ci ayant eux-mêmes été contaminés par des oiseaux infectés. La transmission se fait à partir des fluides salivaires des moustiques femelles. L’homme et le cheval, hôtes accidentels du virus, développent pour leur part une virémie assez faible et de courte durée. Le virus ne se transmet pas d’homme à homme. La période d’incubation chez l’homme est de 2 à 6 jours ou de 21 jours tout au plus. Toutefois, il est possible que dans les cas d’une transfusion sanguine, 6 jours après une piqûre de moustique, le West Nile virus se transmette à un autre humain.

Symptômes

Le Virus du Nil occidental est asymptomatique. Il est donc fréquent que la plupart des personnes infectées par le VNO l’ignorent, puisqu’elles ne développeront pas la maladie. C’est le cas pour à peu près 80% des personnes qui n’ont pas besoin de traitement médicamenteux. Les symptômes dans ces cas restent assez bénins.

Pour les 20% restants, elles pourront manifester la fièvre du Nil dont les principaux symptômes dans ce cas sont les suivants :

  • Syndrome grippal avec fièvre ;
  • Céphalées ;
  • Arthralgies ;
  • Myalgies ;
  • Adénopathies et malaise généralisée.

Ces symptômes ne durent cependant que quelques jours, voire quelques semaines tout au plus. Seul 1% des personnes infectées est en même de développer une forme sévère de la maladie. Cette forme dite neuro-invasive se manifeste par une encéphalite, une méningite, une méningo-encéphalite, une paralysie flasque, accompagnée d’une forte fièvre ou d’une raideur de la nuque. On évalue à 3 à 15 % le taux de létalité de la forme grave de VNO.

Complications possibles

En dehors de cette forme grave, dont les conséquences neurologiques ont été décrites, il n’y a pas d’autres complications de l’infection virus occidental. Il existe toutefois des complications rares de l’infection virus West, parmi lesquelles les troubles de mouvement ou encore des anomalies semblables à la maladie de Parkinson. Dans les cas de complications rares, la convalescence peut durer jusqu’à 1 an et parfois au-delà. On pourra alors signaler des myalgies, des confusions ou des étourdissements chez certains patients. D’autres peuvent même rester déprimés plus longtemps. C’est le cas principalement d’un tiers de ces patients.

Diagnostic

Le dépistage du VNO se fait par analyse biologique sanguine dans les cas de fièvre, d’encéphalite ou de méningite. Un échantillon de sang à cet effet est prélevé, puis transféré au laboratoire de l’institut pasteur, par exemple, où des analyses biologiques directes et indirectes sont réalisées afin d’approuver le diagnostic. En plus de l’examen sanguin, les patients manifestant les symptômes neurologiques du VNO bénéficient d’une analyse du liquide céphalo-rachidien et du sérum. Les formes asymptomatiques, pour leur part, peuvent être confirmées par analyse sanguine lors d’une opération de don de sang. Les critères de confirmation de la présence du virus peuvent reposer soit sur l’isolement du Virus du Nil dans le sang ou le liquide rachidien, soit sur la présence d’acide nucléique du virus dans le liquide sanguin ou rachidien ou encore sur la présence d’anticorps IgM du virus dans liquide rachidien, etc. Un seul de ces critères est suffisant pour confirmer la présence d’une infection au VNO.

Incidences

C’est en 1937 que, pour la première fois, ce qui devint finalement le Virus du Nil occidental, apparu dans le West Nile, un district de l’Angola. Puis, en 1953, on le revit au sein d’une population aviaire du delta du Nil. C’était chez les corvidés et les columbiformes. Mais ce fut une surprise généralisée quand le virus qu’on croyait jusque-là sans danger pour les oiseaux causa la mort de différentes espèces aviaires en Israël. En outre, ces oiseaux présentaient des signes évidents d’encéphalite et de paralysie. C’était en 1997. Deux après, c’est la stupéfaction totale ! Le continent nord-américain connaît lui aussi une épidémie mortelle de VNO chez les oiseaux. À cet épisode mortel, succédèrent les maladies neurologiques humaines et équines, liées au VNO. Une flambée de la maladie toucha alors le monde en 2001 et, en 2003, les USA se transformèrent en foyer endémique du virus.

L’Europe, 7 ans plus tôt, était passée pratiquement par là avec 500 cas dépistés en Roumanie. Depuis cette période, des épidémies mortelles d’encéphalite et de méningite ont parfois été enregistrées sur le continent. Ce fut le cas en 2010 en Grèce, où sur 262 cas détectés, on enregistra 35 décès, sans compter les 191 cas souffrant des troubles neurologiques. Le mal est parti grandissant. De nombreux pays se sont trouvés touchés par la maladie : Kosovo ; Croatie ; Serbie ; Italie ; Tunisie ; Hongrie ; Grèce ; Russie ; Israël ; la France, où en 2018, 19 personnes ont contracté le virus dans la Provence Alpes Azur, selon l’agence régionale de la sante (1 cas de virus Zika en 2019). Pour sa part, l’Italie a été déclarée pays endémique par le centre européen de prévention. De manière générale, les populations à risque sont les voyageurs en région endémique ou bien épidémique, les personnes âgées (+50 ans), les immunodéprimés chez qui la forme grave se manifeste le plus souvent.

Traitements

Faute d’un traitement antiviral approprié, les principales mesures de prise en charge du patient demeurent la surveillance, d’une part, et un traitement des symptômes, d’autre part. La forme neurologique sévère peut nécessiter une assistance respiratoire. Aucune mesure d’hygiène ne semble requise contre le VNO, tout comme il n’est pas nécessaire de procéder à l’éviction ou à l’isolement du patient, étant donné que le virus ne se transmet pas d’humain à humain. Il reste toutefois que des mesures prophylactiques peuvent être nécessaires pour éviter la transmission par piqure de moustique dans l’entourage du patient dès qu’un cas est détecté.

Parmi les mesures générales de prévention nécessaires dans ce cas, il y a des mesures de protection contre les moustiques, d’une part. Il s’agit plus spécifiquement des mesures de protection personnelle contre les moustiques. Il convient dans ce cas d’éviter de rester tard dehors le soir ou d’appliquer des répulsifs si nécessaires. D’autre part, il s’agit de mesures de contrôle du vecteur. Parmi celles-ci, nous pouvons citer l’utilisation des portes et fenêtres étanches, de la moustiquaire, des insecticides et l’élimination des foyers de reproduction et de développement des larves de moustique infecte, etc.Pour conclure, on retiendra que le virus West Nile résulte des piqures de moustiques. Or, puisqu’il n’existe aucun vaccin disponible pour le combattre et l’éradiquer, il est nécessaire que chacun prenne des précautions personnelles pour éviter une infection VNO. Parmi les mesures préconisées, il y a la protection personnelle à laquelle chacun devrait pouvoir s’adonner sans peine. Cependant, en cas d’infection, un traitement des symptômes reste possible, même si dans 80% de cas cela n’est pas nécessaire. Il demeure important de savoir que l’occidental VNO peut développer une forme grave, entraînant alors des conséquences sur le plan neurologique et sur l’ensemble du système immunitaire.

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