Zika : symptômes et traitement de ce virus

chercheuse

Partie de l’Afrique où elle sévit depuis plusieurs années, la maladie à virus Zika a été signalée pour la première fois en France métropolitaine, dans le Var en novembre dernier. Quels sont les symptômes de cette infection ? Comment détecter et se préserver du virus Zika ? Suivez nos explications.

Comment se transmet le Zika ?

Le Zika est un virus qui a fait sa première apparition en Ouganda (Afrique) en 1947. Il est responsable d’une maladie virale qui se transmet à l’homme par la piqûre du moustique appelé Aedes aegypti ou albopictus, une espèce de moustique tigre. Le moustique se contamine après absorption du sang d’une personne porteuse du Zika. Le virus prolifère dans l’abdomen de l’insecte, sans aucune conséquence pour lui. Puis à l’occasion d’une nouvelle piqûre, il déverse l’agent pathogène dans le sang d’une personne saine.

La maladie provoquée par le virus Zika se manifeste 3 à 12 jours après contamination, par divers symptômes, rappelant ceux de la dengue et du chikungunya, également véhiculés par ce même moustique. Durant le temps d’incubation, la personne infectée peut être à l’origine de contamination d’autres moustiques si elle se fait piquer à nouveau.

Pour rappel, le moustique tigre est une espèce reconnaissable à ses rayures noires et blanches sur tout le corps. De taille habituellement inférieure à celle des moustiques communs, il possède des ailes complètement noires et sans rayures. Son allure est plus ou moins lente, et reste facile à écraser en vol. Les larves du moustique se développent le plus souvent dans de petites réserves d’eaux stagnantes, et il établit ses quartiers au sein des habitations. Une fois qu’il investit votre jardin, il est très difficile de l’en déloger.

Notez qu’en règle générale, la piqûre du moustique tigre est bénigne, provoquant dans certains cas, des réactions allergiques ou des inflammations.

Contamination par voie sexuelle

La transmission du virus par piqûre de moustique est le mode de contamination le plus répandu. Mais une transmission par voie sexuelle est désormais prouvée. Un fait préoccupant en raison des risques liés à une infection du virus et les issues défavorables en cas de grossesse.

En effet, on sait aujourd’hui que le virus Zika peut se retrouver dans le sperme de l’homme et être vecteur d’une éventuelle infection. Les scientifiques ont découvert la preuve d’une possibilité de contamination au sein d’un couple (précisément de l’homme vers la femme), lorsque celui-ci a séjourné au préalable dans une région endémique. L’OMS recommande donc aux couples qui se sont rendus dans des zones de propagation active, d’avoir des rapports sexuels protégés (grâce à l’usage systématique du préservatif) ou de s’abstenir de tout rapport intime pendant 6 mois pour éviter toute contamination par voie sexuelle. Les chercheurs se penchent actuellement sur la transmission du virus à travers le lait maternel, mais aucune preuve n’est apportée pour le moment sur cette éventualité. On sait juste que le potentiel génétique du virus se retrouve dans la salive, mais pas de contamination non plus par cette voie.

Quels sont les symptômes du Zika ?

Silencieuse chez la plupart des personnes infectées, les symptômes provoqués par Zika sont à caractère grippal : maux de tête, fièvre (plus ou moins forte), douleurs musculaires et articulaires, fatigue. À ces symptômes s’ajoutent divers types d’éruptions cutanées. Des œdèmes au niveau des mains ou des pieds peuvent aussi apparaître, de même que des troubles digestifs ou encore une conjonctivite sur les yeux. Tous ces troubles sont en général modérés et ne nécessitent pas forcément une hospitalisation. Les complications sont rares, mais en situation de forte épidémie, elles peuvent sérieusement inquiéter. Ce sont des cas graves de troubles neurologiques post-infectieuses, comparables au syndrome de Guillain-Barré, récemment observés en Polynésie française et au Brésil. Un syndrome qui se caractérise par la paralysie progressive des muscles respiratoires. Il existe chez les femmes enceintes infectées, un risque de transmission du virus au fœtus. Ce qui peut provoquer des anomalies du développement cérébral chez l’enfant, être à l’origine d’une malformation sévère ou d’un retard mental irréversible.

Traitements : comment guérir d’une infection à virus Zika ?

Le diagnostic de la maladie à virus Zika se fonde essentiellement sur les symptômes apparents et les déplacements de voyages récents du patient. Parallèlement à cela, des examens médicaux peuvent confirmer le diagnostic : prise de sang, prélèvements de salive, d’urine ou de sperme. Il n’existe actuellement ni de vaccin ni de traitement spécifique contre le Zika. Les seuls soins disponibles sont symptomatiques, et reposent sur la prise d’antalgiques contre les douleurs et la fièvre. Cependant, il est conseillé d’éviter la prise d’aspirine, car l’action anticoagulante de ce produit pourrait induire des saignements. Le sujet contaminé doit observer un temps de repos suffisant et boire beaucoup d’eau pour s’hydrater. En cas d’aggravation des symptômes (inflammation cutanée suivie de fièvre et des douleurs musculaires par exemple), il est impératif de consulter un médecin sans délai.

Comment se préserver de Zika ?

La protection contre les piqûres de moustiques est la meilleure mesure de préservation qui soit. Pour y parvenir, vous devez fait usage des produits répulsifs à base du DEET, de l’icaridine ou de l’IR3535 (en respectant scrupuleusement les modes d’emploi, notamment chez l’enfant et la femme enceinte), porter des vêtements longs couvrant le plus possible le corps, bien fermer les portes et fenêtres, installer des écrans anti-insectes, et dormir sous moustiquaires imprégnées.

Une attention particulière devra être accordée aux malades, aux jeunes enfants, et aux personnes âgées. Les personnes vivant dans les zones endémiques doivent redoubler de vigilance et suivre les conseils des autorités sanitaires pour se protéger de la maladie. En ce qui concerne les femmes enceintes, toute la période de la grossesse devra être considérée comme un moment à risque. Car des cas détectés au Brésil en mai 2015 ont prouvé qu’une transmission du virus au fœtus était possible en fin de 2ème et 3ème trimestre de grossesse. Il est donc recommandé aux femmes enceintes de se préserver des piqûres de moustiques pendant toute la durée de la grossesse, et le cas échéant, différer leur voyage dans les zones à risque. Notez que contrairement à l’espèce de moustique vecteur du paludisme, l’Aedes aegypti a une activité diurne, en particulier en début de matinée et en fin de journée. En conséquence, c’est toute la journée qu’il faudra se protéger.

En cas de symptômes ou de doutes, consultez rapidement un médecin.

Enfin, les poussettes et les berceaux des tout-petits doivent aussi être protégés par des moustiquaires appropriées.

En parallèle à toutes ces mesures de protection, la prévention de la maladie Zika passe également par la lutte incessante contre la prolifération des moustiques. Tous les gîtes de développement des larves de ces insectes doivent être éliminés : eaux stagnantes, gouttières, pots de fleurs, pneus usagés, etc. Il faut veiller, après chaque pluie, à vider les rétentions d’eau qui se trouvent autour de votre lieu d’habitation.

Quel est l’état de l’épidémie Zika en France et dans le monde ?

Les premiers cas humains de l’épidémie Zika sont apparus dans les années 1970 dans plusieurs pays d’Afrique (Ouganda, République centrafricaine, Sierra Leone, Tanzanie, Égypte et Sénégal), puis sur le continent asiatique : Inde, Thaïlande, Indonésie, Malaisie, Philippines, etc.. 

En Polynésie française, 55 000 cas de personnes infectées par le virus ont été signalés en 2014. L’épidémie se propagea ensuite dans les îles du Pacifique et notamment en Nouvelle-Calédonie. La métropole française n’est pas restée épargnée bien longtemps. Puisqu’en 2016, un cas suspect fut détecté dans le Var. L’expansion de la fièvre a finalement atteint 30 départements. Depuis l’infection se propage de plus en plus, et s’installe dans de nouveaux départements chaque année. La maladie à virus Zika est toujours restée dans la mémoire des populations et des autorités en charge de la santé publique dans les pays concernés. Déjà en Février 2016, l’OMS avait qualifié l’épidémie « d’urgence de santé publique de portée mondiale ». En effet, l’épidémie de zika avait explosé en Amérique latine où elle a fait beaucoup de ravage. Aujourd’hui, les spécialistes pensent que le virus zika pourrait représenter un fléau cyclique des saisons du moustique tigre en France et dans le monde.

Pour l’endiguer, l’Organisation Mondiale de la Santé appelle à l’application des mesures décrites dans le Cadre de la stratégie de riposte :

  • • accélérer les recherches nécessaires sur la maladie et établir un ordre de priorité concernant la prise en charge des malades ;
  • • renforcer la vigilance sur le virus Zika et ses complications potentielles ;
  • • accentuer la communication sur l’épidémie et les risques de propagation afin que les diverses communautés comprennent mieux les mesures de protection ;
  • • accompagner les autorités sanitaires dans l’application des stratégies de lutte contre les populations de moustiques de l’espèce Aedes ;• faire des recommandations au sujet des soins cliniques et le suivi des patients présentant des complications liées au Zika, avec la coopération des experts et des organisations œuvrant dans le secteur de la santé.

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