
On recense entre 1300 et 1400 espèces à travers le monde et 35 en France métropolitaines, enfin c’est le seul mammifère à utiliser le vol actif. Mais le chiffre le plus épatant, celui qu’on a plaisir à citer devant une assemblée qu’on est sûr de laisser bouche bée : la longévité. Savez-vous que ces petits animaux peuvent vivre en moyenne de 30 à 40 ans, étonnant non ?
3 grandes choses à retenir sur les chauves-souris : ce sont des mammifères (d’une branche très éloignée des rongeurs), elles utilisent l’écholocalisation et elles hibernent.
Sommaire
Les chauves-souris de France métropolitaine
- Nos petites chauves-souris ne sont pas hématophages (buveuses de sang. Elles portent des noms poétiques et parfois étranges : rhinolophes, barbastelles, sérotines de Nilsson, murins, noctules, pipistrelles et autres oreillards…
- Elles aiment les endroits sombres humides, aux températures constantes.
- Trous d’arbres, grottes, granges ruines, fissures et trous dans les falaises, greniers
- Elles sont très grégaires, les distances entre gîtes et terrains de chasses sont très importantes.
- La taille des oreilles n’est pas due à l’écholocalisation mais participe à l’écoute passive, elles lui permettent d’entendre un insecte mâchouiller une feuille !
- On se figure la chauve-souris comme l’équivalent nocturne de l’hirondelle mais elles capturent également des proies posées pas uniquement en glanant dans l’air, moustiques et autres insectes nocturnes
- Le fait qu’elles s’appuient sur l’écholocalisation n’induit pas que la chauve-souris est aveugle (ou myope comme une taupe). Des expériences menées en laboratoire ont permis d’observer qu’elles n’utilisent l’écholocalisation, pour laquelle elles doivent émettre un cri très puissant, que lorsqu’elles ne peuvent repérer les proies par la vision ou l’écoute passive. On peut donc en conclure qu’elles s’économisent.
- Dans la journée, les oiseaux règnent sur le ciel sans partage, nocturnes, elles sont moins exposées aux prédateurs et la compétition pour la nourriture est moindre.
- Leur maturité sexuelle est atteinte à 2-3 ans, elles n’ont généralement, qu’un jeune par an. Le renouvellement des populations est très lent, il est toutefois compensé par leur remarquable longévité.
- Les mâles ne s’occupent pas du tout des jeunes, la chauve-souris femelle transporte son petit agrippé en permanence, et peut même avoir un peu de mal à lui faire prendre son autonomie, le moment venu. Donc si on résume, pas de partage des tâches chez les chauves-souris et des jeunes tendance Tanguy.
- L’hiver elles entrent en léthargie, les réveiller les pousse à la fuite et l’effort fourni pour se réchauffer leur impose alors une forte dépense énergétique.

Quelques bonnes raisons de se réjouir de leur présence
- Elles mangent les insectes, mieux même, elles s’en goinfrent, les moustiques n’ont qu’à bien se tenir.
- Elles produisent des sons très aigus quand elles utilisent l’écholocalisation, mais les sons ne nous sont pas perceptibles, ce sont donc des voisines très discrètes
- Leurs déjections, ou guano, sont un excellent fertilisant
Offrir le gîte à des chauves-souris
C’est à la fin de l’hiver, à peine tirée de leur hibernation que les chauves-souris se mettent en quête d’un logement. Pour leur confectionner un nichoir, prévoir un bois qui résiste à l’humidité mais non traité, des planches d’une bonne épaisseur (2 cm), striées à l’intérieur (l’animal dort la tête en bas et doit s’accrocher), une ouverture en bas.

De nombreuses associations proposent des plans pour les réaliser, on en trouve également des modèles bien conçus commercialisés sur le site de la LPO.
Enfin il convient de bien penser l’installation dans un endroit tranquille et sombre mais surtout en hauteur, à l’abri des prédateurs.
Les dangers qui les menacent
Elles sont nos commensales car elles profitent de nos habitations, anciennes mines qui leur offrent le gîte mais elles subissent également la transformation des paysages, de l’agriculture intensive. Sans les haies, elles n’ont plus de refuges, les insecticides ont dramatiquement fait chuter les populations. Bâties sur une bonne intention, les éoliennes participent également aux périls. On compte en moyenne 5 à 10 spécimens par an et par turbine. Pour autant une discussion constructive avec les exploitants permettrait de diminuer ce chiffre, les arrêter en début de soirée, chaude avec très peu de vent, limiterait les collisions, en impactant que légèrement la production.
Moins soupçonnés et pourtant redoutables, les chats domestiques, nos chers minets se révèlent être des prédateurs particulièrement performants.
Le saviez-vous ?
Les chauves-souris ne s’agrippent pas à nos cheveux mais il peut arriver à quelques individus distraits de percuter les bipèdes inattentifs que nous sommes.
Si cet article vous a plu, n’hésitez pas soutenir les sciences participatives et rejoignez les différentes associations actives sur le terrain.
L’auteur n’étant pas « chauve-souricien » s’est inspiré des travaux de Jean-François Julien, naturaliste chiroptérologue (entre autres) qui donne des conférences aussi passionnantes que bien documentées.
Le SFEPM offre une source de données fiables et propose de participer activement à la protection des chauves-souris

Bonjour
Votre document est très intéressant
Merci pour tout ses éléments.
Je sais que j’ai des chauves-souris pas loin de la maison. Mais je souhaiterais en adopter. Est ce que cela est possible si oui où ?
Merci
Cordialement
Nathalie